Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
BALZAC CHEZ LUI.

un seul relief des délicieuses ironies qu’elle encadre, nous devons dire pourtant qu’elle laisse un peu trop le lecteur dans le doute sur la véritable valeur du mobilier de la maison de Passy.

S’il s’en faut de beaucoup qu’il représentât une valeur aussi grande que celle que lui prêtait l’imagination orientale de Balzac, il lui avait coûté cependant de belles sommes. Quelques pièces justifiaient le goût de l’homme supérieur, et attestaient surtout de réelles dépenses. Ainsi, le meuble d’ébène incrusté de nacre, dont parle M. Solar, et autour duquel Balzac tournait sans cesse des regards ravis, était une pièce digne du Louvre. Pour mettre l’admiration publique au niveau de la sienne, peut-être aussi pour un motif moins abstrait, il me pria un jour d’en faire la description dans un recueil où il écrivait quelquefois, désir qui fut immédiatement rempli par moi, à sa grande joie d’antiquaire. L’article parut même accompagné de deux riches dessins d’une exactitude irréprochable. Peut-être le lecteur, heureux d’avoir une idée précise quoique limitée du mobilier de Balzac, nous pardonnera-t-il, à ce titre, de lui donner ici l’inventaire rapide des deux pièces sculptées, dont une seule frappa l’attention de M. Solar et dont Balzac nous chargea d’être le biographe.