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BALZAC CHEZ LUI.

moi, je fis un petit signe à l’un de mes inspecteurs les plus intelligents assis près du poêle.

— Où il mangeait toujours des marrons ? dit Balzac.

— Où il mangeait toujours des marrons ; je lui fis un signe, dis-je ; il se leva, secoua sa pipe ; je lui dis de me suivre ; il prit son manteau, son chapeau, sa canne plombée, et me suivit.

« En quelques mots serrés comme nous savons les dire dans l’occasion, je le mis au courant de tout. Je lui dis ensuite : « — Oui, c’est ainsi que nous allons nous y prendre, si le cocher de la comtesse est toujours endormi. »

« Je n’avais pas oublié, vous le voyez, le murmure échappé à la femme de chambre quelques heures auparavant, quand elle avait arrêté les yeux sur l’équipage de sa maîtresse : Il dort ! Je dis donc à l’agent : « — S’il ne dort pas, ce ne sera plus tout à fait la même chose ; il y aura là une difficulté !… — Nous allons voir, me dit l’agent, nous allons bien voir. »

« Vous allez voir vous-même s’il était de rigueur qu’il dormît. Notre premier acte consistait à enlever le cadavre qui se trouvait dans la voiture. Et comment l’enlever si le cocher éveillé nous entendait ouvrir la