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BALZAC CHEZ LUI.

— Diable ! interrompit Balzac, est-ce qu’ils ne seraient pas allés du tout aux Italiens ?

— Je ne le suppose pas.

— On pourrait l’admettre, et quant à moi…

— Vous admettez trop maintenant, au contraire de tantôt où vous n’admettiez rien, à cause de l’émotion. Vous verrez, par la suite de ce récit et sans qu’il soit besoin que je vous dise tout, absolument tout, qu’il fallait bien rétrograder jusqu’à neuf heures pour faire tenir, sans dépasser minuit, tous les accidents graves de cette soirée. La comtesse avança plus aisément dans son récit quand je l’eus forcée d’éloigner un peu le point de départ, dans l’intérêt de la vraisemblance ; mais je sentis au fond de ses paroles, depuis ce moment-là, une amertume qu’elles n’avaient pas auparavant. Je la compris. Elle aurait voulu me supprimer l’amant, et ne me montrer que l’étranger dans cette terrible confidence. Ce n’était pas possible.

— Mais elle avait déjà avoué au préfet de police que ce M. de Karls… était son amant.

— Oui, monsieur de Balzac, au préfet, mais pas à moi. Il lui en coûtait horriblement de répéter l’aveu, et, plus encore, de dire l’usage de son temps pendant toute la soirée.

— Tenez, Vidocq, encore une fois, retranchons