« — Pardon, madame la comtesse, mille pardons ; mais quelle heure pouvait-il être, demandai-je à la comtesse, au moment où vous êtes entrée ce soir à votre hôtel de la rue Bellechasse ? » Vous allez voir, monsieur de Balzac, combien cette simple question faillit bouleverser, dès le début, le récit de la comtesse et en rendre tout à fait inintelligible la suite.
— Parbleu ! s’écria Balzac, le beau miracle ! la belle merveille ! L’émotion rend facilement compte des erreurs de temps commises en pareil cas, si c’est d’une erreur pareille que vous allez parler.
— C’est précisément d’une erreur de cette nature que je vais parler, vous l’avez pressenti ; mais confirmez-vous bien dans la pensée, mon cher interrupteur, que l’émotion n’y était pour rien, quoique l’émotion ne cessât d’être d’une violence alarmante chez la comtesse Hélène de B…
— Nous allons voir, nous allons voir !
— Vous allez voir sur-le-champ. Après une hésitation assez prononcée, la comtesse me répondit très-vivement :
« — Puisque j’ai dit, monsieur, que nous sortions des Italiens, c’est qu’il était, selon toute apparence, onze heures et un quart, onze heures et demie.