Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.
179
BALZAC CHEZ LUI.

« Voulez-vous cent vingt francs ?

— Ça y est ! Va pour cent vingt francs.

— Vous allez mettre ce cheval dans le meilleur coin de l’écurie : entendez-vous ?

— Soyez tranquille, bourgeois : il aura la chambre d’ami.

— Vous lui ferez une bonne litière, continua Balzac.

— Il sera dorloté comme aux Incurables.

— Je reviendrai pour voir si vous en avez bien soin.

— Venez, bourgeois : bien entendu que s’il meurt, vous ne nous mettrez pas sa mort sur le dos ?

— Non.

— Que vous payerez trente sous par jour pour sa nourriture jusqu’à ce moment-là ? »

Balzac allait dire oui et donner l’autorisation au docteur Gentil, chargé alors de ses maniements d’argent auprès de la maison Béchet, de traiter de l’affaire du cheval avec ces maquignons d’une nouvelle espèce, quand M. Brissot-Thivars, qui venait nous chercher pour d’autres plaisirs, ayant entendu les derniers mots de ce marché, dit de sa voix de Jupiter-Tonnant :

« Ah ! çà, mais tout ceci est une plaisanterie, une