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BALZAC CHEZ LUI.

d’abord de cinq heures du matin ; la veille, il ne fut plus question de cinq heures, mais bien de trois heures après minuit ; ce qui était fort différent. La modification pouvait, à la rigueur, changer la détermination de quelques-uns de nous à risquer le pèlerinage de Montfaucon ; elle ne changea rien. Et pourtant trois heures, c’était la nuit au lieu de l’aube, c’était le froid, et le froid assez vif, car il avait beaucoup plu la veille, au lieu de la fraîcheur du matin. L’inconvénient se perdrait, pensâmes-nous, dans le charme général de la journée. Rendez-vous fut donc convenu au bout de la rue Dauphine, du côté du pont Neuf, comme l’endroit le plus facile aux uns de se rencontrer, sans trop de dérangement pour les autres. Balzac demeurait alors rue de Tournon, le docteur Gentil à la pointe Saint-Eustache, M. Brissot-Thivars, notre gracieux cicerone, dans la haute maison, depuis lors abattue, faisant face au Louvre, touchant à l’angle de la rue des Prêtres-Saint-Germain-l’Auxerrois, vaste maison qu’habita longtemps et où mourut le célèbre chirurgien Dupuytren.

Chacun fut exact. Nous ne nous étions pas trop expliqués sur les moyens de nous rendre à Montfaucon ; si nous irions à pied ou bien en voiture. Ce fut en passant devant la cour Batave que M. Brissot-Thi-