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BALZAC CHEZ LUI.

mière fois, confirmée depuis par tant d’autres, son goût excessif pour les négociations secrètes, pour les expéditions conduites sinueusement dans l’ombre, les projets arrangés de loin, enfin ses penchants dominants d’artiste pour les affaires de police et les machinations de tout genre qu’emploie celle-ci, par nécessité, dans le but de parvenir à la découverte des voleurs et des criminels.

M. Brissot-Thivars, qui s’était probablement aperçu avant tout le monde de ces tendances de Balzac, lui proposa un jour devant moi une partie de plaisir d’une étrange nouveauté. J’ai dit la passion si louable de M. Brissot-Thivars pour la salubrité publique : comme pour l’exalter davantage en lui — si c’était possible — l’État venait de livrer à la ville de Paris une ligne considérable d’égouts qu’il faisait construire depuis les mauvais jours de la révolution de 1830, afin de donner du travail aux ouvriers et empêcher le retour du choléra, qu’on attribuait alors, dans les livres d’hygiène, à l’insalubrité de certains quartiers voisins de l’hôtel de ville. Par ses fonctions d’inspecteur, M. Brissot-Thivars fut appelé à partager avec les agents-voyers la surveillance de ces nouveaux égouts de Paris. Mais quelle différence ! disait-il, entre leurs constructions élégantes et les égouts d’autrefois. Il en