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BALZAC CHEZ LUI.

de leurs acclamations de fidélité le débarquement de la duchesse de Berri. Des honneurs attendent celle-ci ; autre chose attend celui-là. Il recevra à Palerme l’accueil que fît à Londres le jeune de Las Cases à sir Hudson Lowe, revenant de Sainte-Hélène ; et si le général mieux disposé que sir Hudson Lowe, veut se battre, eh bien ! l’on se battra, et l’on a toute raison de croire, vu le choix des lames qui s’engageront loyalement avec la sienne, qu’il ne sera pas de retour en France de sitôt. »

Le café ayant été servi à la suite de ces paroles de Balzac, le propos tomba dans les soucoupes de porcelaine et fut noyé dans le rhum et le cognac. On passa à d’autres sujets de conversation qui me frappèrent moins ; mais j’appris, un ou deux mois après ce dîner, à l’honneur des renseignements de Balzac, que le général Bugeaud, prévenu ou non de ce qui le menaçait, n’était pas descendu une seule fois à terre pendant le mouillage de l’Agathe dans le port de Palerme, et qu’il était passé immédiatement de cette corvette à bord du brick l’Actéon, que commandait le capitaine Nonay, pour retourner en France, où il allait trouver des destinées plus brillantes que celles d’un duel.

Cette révélation faite par Balzac d’un événement qui arriva en partie, vint m’apprendre pour la pre-