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BALZAC CHEZ LUI.

Mesnard. D’ailleurs, M. de Mesnard, repentant d’un éloignement peu motivé, s’est rendu de nouveau auprès de la princesse, et personne de vous n’ignore qu’il l’accompagne à Palerme. — Sans doute, mais auparavant, était-il objecté à Balzac, M. de Mesnard a déclaré dans une lettre qu’il ne consentirait à la suivre à Palerme que sur un ordre formel de sa main. Cet ordre lui a été envoyé. Alors seulement il a obéi. — Qui a lu cet ordre ? répliquait Balzac de plus en plus emporté, en promenant autour du salon des regards de défi et en plantant des points d’interrogation gros comme des pieux devant chacun de ses voisins de table. Montrez-moi cette lettre ! Allons donc, vos lettres ! Il y a toujours des lettres pour faire pendre les gens. Seulement quand il faut les montrer, il n’y a plus que des paroles ; et ces paroles, une épingle les crève et le vent les emporte. Je ne crois pas à cette lettre. — Soit ! n’y croyez pas ; mais que dites-vous cependant, que dites-vous de la déclaration de M. Deneux, l’accoucheur ordinaire de la duchesse. M. Deneux, son ami, le seul accoucheur qu’elle ait voulu avoir auprès d’elle au moment de la crise suprême, M. Deneux qui a écrit de sa main, que vous ne suspecterez pas de trahison : « Je viens d’accoucher la duchesse de Berri, ici présente, épouse en légitime