Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/156

Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
BALZAC CHEZ LUI.

mène à bonne fin son entreprise ; Fontanarès est accusé de les avoir volés. Quinola en est bien capable, mais il n’a pas commis le crime. Marie se dévoue ; elle vient faire l’aveu de ses dons. Fontanarès poursuivi d’un autre côté par Sarpi, qui réclame la promesse faite au roi de construire un vaisseau qui aille sans voiles ni rames ; Fontanarès demande, suivant son habitude, quelques mois de répit. Pour combler ses infortunes, on lui adjoint en qualité de collaborateur un faux savant, un âne bâté, un Pancrace, un Marphurius, un de ces personnages dont Molière a épuisé le comique. Fontanarès, irrité, fait sauter son vaisseau au moment où il entend proclamer le nom de son indigne collaborateur. Et voilà comment la vapeur n’a été révélée que de notre temps. Fontanarès reste en présence de la courtisane et du valet fripon. Sont-ce là les seuls soutiens du génie ? Si en effet l’auteur avait un but quelconque en écrivant sa pièce, ce serait la seule moralité qui nous paraîtrait pouvoir en résulter.

« Cette prétendue comédie, d’un genre inqualifiable, ne se montre aucune idée dramatique, aucune intention de scène, où l’auteur a cru imiter Caldéron et Lope de Vega, en n’empruntant que le décousu du théâtre dans son enfance, où l’esprit, qui fait presque partout défaut, n’est remplacé que par d’étranges antithèses, des termes d’argot, de révoltants anachronismes ou des calembours que M. de Bièvre lui-même eût rejetés, a échoué au milieu de rires continuels. Comment tenir son sérieux devant un coq-à-l’âne en cinq actes, avec prologue et tableaux ? Comment approuver des plaisanteries bonnes tout au plus pour amu-