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BALZAC CHEZ LUI.

teur de l’Odéon qu’il n’était plus en mesure, qu’il était trop tard pour organiser sa bande. M. de Balzac, continua-t-il, n’avait qu’à ne pas se montrer si fier, si délicat, lorsque je me suis offert pour soutenir, comme d’usage, son drame de Quinola devant le difficile public qui l’attend. On ne se jouait pas si légèrement d’un homme comme lui, poursuivit-il ; on ne se mettait pas avec tant de présomption au-dessus des usages du théâtre et des plus vénérables traditions. Dupont fit mine de se retirer après ce débordement d’amertume.

Un bras amical l’arrêta doucement au seuil de la sortie et le ramena.

« Voyons, mon cher Dupont, lui dit Lireux, mettez-vous vous-même, je vous en prie, au-dessus de ces manques d’égards, tout à fait sans importance, croyez-moi, venant d’un auteur novice encore dans la carrière dramatique, carrière dont vous gardez avec tant de dignité les nobles avenues. D’ailleurs, du moment où M. de Balzac avoue ses torts, et c’est largement les avouer, convenez-en, que de revenir à vous par mon entreprise directoriale, vous seriez dur, vous seriez blâmable, de demeurer en arrière de ce mouvement de générosité. M. de Balzac vous tend la main, faites se rencontrer bruyamment les vôtres