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BALZAC CHEZ LUI.

Lorsque cet incident eut été vidé, comme on dit au barreau, Balzac, plus à l’aise pour traiter les autres questions qui se rattachaient à ses intérêts, reprit ainsi :

« Vous ne supposez pas, cher monsieur Lireux, que j’aborde de nouveau le théâtre pour me traîner mesquinement dans les voies battues du passé : j’y viens pour innover en tout et pour tout.

— C’est bien ainsi que je l’entends, répondit Lireux, et vous voyez en moi celui qui ne restera pas en arrière si vous marchez. »

Balzac dit alors :

« Premier chapitre des réformes que j’apporte. Je ne veux pas des claqueurs. Je les exécrai à Vautrin, mais je les ai subis pour complaire à l’aveugle routine d’Harel, lié par mille liens d’amitié et de papiers timbrés avec Porcher, — mais je les bannis à Quinola, bannis à perpétuité.

— Pourtant le parterre de l’Odéon, pépinière tumultueuse d’étudiants, aux premières représentations a besoin d’un paratonnerre intelligent qui s’élève au milieu des orages pour détourner la foudre ou la diriger. Ce paratonnerre…

— Je vous vois venir : ce paratonnerre, c’est la claque.