— Avez-vous un garçon de théâtre intelligent ?
— C’est un ancien garde du commerce.
— Diable ! trop intelligent !
— Je plaisante, reprit Lireux, c’est un employé sur lequel on peut compter.
— Ce mot compter, s’écria Balzac en riant, et en riant au point de faire partir tous les boutons à la vérité toujours si mal cousus de son gilet, ce mot compter vient ici comme mars en carême.
— Pourquoi ? demandai-je à Balzac.
— C’est que… ce garçon sur lequel on peut compter, sait-il compter ? s’informa Balzac auprès de Lireux.
— Il sait compter.
— Eh bien ! voici ce qu’il aura à faire. Daignez m’écouter. Muni de mon bulletin de répétition, il se rendra chaque matin aux Champs-Élysées.
— Aux Champs-Élysées, répéta Lireux.
— Quand il sera arrivé au rond-point de la fontaine…
— Très-bien ! au rond-point de la fontaine, répéta encore Lireux.
— Il se dirigera, poursuivit Balzac, vers l’arc de l’Étoile, et au vingtième arbre à sa gauche il verra