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BALZAC CHEZ LUI.

car on a dû voir que le fond de la querelle était tout simplement ceci : La Société voulait que tous les journaux eussent le droit, en payant, bien entendu, de reproduire Balzac, et Balzac ne voulait pas être reproduit, parce qu’il avait infiniment plus de profit à vendre intactes et vierges ses œuvres à ses éditeurs.

Voici la circulaire aux journaux reproducteurs :


À monsieur le gérant de X.

« Vos rapports avec la Société des gens de lettres ont dû vous apprendre que, dès le 5 septembre dernier, j’avais donné ma démission de membre de cette Société, et qu’à partir de cette époque il ne vous était plus permis de reproduire aucun de mes ouvrages sans mon autorisation.

« J’apprends cependant que le comité veut élever la prétention contraire.

« Pour que vous ne soyez pas induit en erreur sur mes intentions, je crois devoir vous prévenir qu’à partir de ma démission, le comité de la Société des gens de lettres ne peut vous autoriser à reproduire mes ouvrages et que j’entends poursuivre comme contrefacteur, quiconque porterait atteinte à mon droit, en reproduisant tout ou partie de mes ouvrages, sans mon consentement exprès ou par écrit.

« Agréez, monsieur, etc.

« DE BALZAC.
« Paris, 1er janvier 1842. »