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BALZAC CHEZ LUI.

la critique, dont les droits ne sont plus à discuter ; elle ne fut pas juste parce qu’elle l’entraîna à des violences contre des hommes d’une honorabilité parfaite, et d’ailleurs tout à fait hors de toute atteinte par leur talent et leur popularité ; elle ne fut pas juste parce qu’il devait, plus que personne, de la reconnaissance à la presse, dont il venait percer les pieds et les mains avec une brutalité de sauvage ; enfin, cette haine ne fut pas adroite, puisqu’elle fut sur le point de lui faire tomber du front l’auréole de sa gloire, gloire réelle, gloire forte, qui depuis sans doute a recouvré son éclat et sa solidité, mais qui a perdu pour toujours, depuis ce moment, la sérénité des grandes gloires, éternellement calmes au milieu des tempêtes. Il oublia qu’il était planète ; il ne fut plus qu’une comète échevelée. Aussi il erre encore.

En 1841, Balzac faisait partie, dans le comité de la Société des gens de lettres, d’une commission désignée sous le titre de Commission des relations officielles. Cette commission, née du souffle vivace et organisateur de Balzac, fut chargée de rédiger un grand travail, où elle dirait la situation de la littérature française ; ses droits à être considérée comme une puissance dans l’État, à cause des services rendus par elle dans tous les temps ; le peu de protec-