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ture de nos sens, qui sont en effet très développés. Nous nous adonnons avec une ingénuité divine à toutes les voluptés et il serait difficile à ceux d’entre nous qui n’ont point fréquenté les hommes, de comprendre le sens que vous avez donné aux mots luxure, gourmandise, paresse. Les jouissances de relativité nous sont au contraire inconnues et nous ignorons la vanité, le mensonge, l’envie ou la colère. Notre orgueil n’est que la conscience de la force que nous sentons vivre en nous-mêmes.

Nos femmes diffèrent peu des vôtres, c’est-à-dire qu’elles sont avec nous dans le même rapport que vos femmes sont avec vous. Nous ne les considérons pas comme inférieures, mais comme différentes, et cette différence fait notre commun bonheur. Ce sont d’admirable créatures de volupté, mais l’or-