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UN CŒUR VIRGINAL

millions de Mme Suif, à ces millions qui pourraient satisfaire immédiatement ses vices, et, plus tard, ses aspirations sentimentales.

À son tour il regarda Rose, mais Rose ne baissa pas les yeux.

Pendant cela, M. Hervart s’ennuyait.

Mme Suif, dit Lanfranc, est encore très bien. Ainsi, tenez…

— Rose, mon enfant, interrompit M. des Boys ta mère a peut-être besoin de toi.

— Oh ! je suis bien certaine que non. Ma mère trouverait que je la dérange.

— Votre père a raison, Rose, dit M. Hervart, heureux d’essayer de son autorité.

La jeune fille n’osa pas résister au désir de son ami, mais en se levant elle était de mauvaise humeur :

« Déjà mon maître ! Déjà ! Moi, cela m’amusait d’écouter ce M. Lanfranc… »

Elle n’osait ajouter : « … et de regarder ce M. Léonor, et d’être regardée par lui, et encore plus, peut-être, d’entendre parler de Mme Suif. »

« Qu’allait-il dire ? Oh ! je veux savoir ! »