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UN CŒUR VIRGINAL

vers M. Hervart, qui effleura d’un baiser léger l’étoffe tendue.

Voyant le peu d’empressement de son amant, Rose, sans en soupçonner le mystère, devina un mystère.

« L’amour, sans doute, veut des repos. Nous allons nous promener et je lui parlerai des fleurs et des insectes. Nous ferons peut-être bien aussi de retourner au jardin, car si on avait l’idée de venir nous chercher, ce serait très ennuyeux. »

Ils se levèrent et firent le tour du bois, pour regagner ensuite la maison.

M. Hervart était distrait.

Il tenait dans sa main la main de son amie, mais il oubliait de la serrer. Pourtant ses pensées étaient des pensées d’amour. Il regardait autour de lui, semblait chercher quelque chose.

— « Que cherchez-vous ? Dites-le-moi, je chercherai aussi. »

M. Hervart cherchait un lit. Il inspectait les mousses et les feuilles sèches, examinait les berceaux, les abris, les retraites.

Il avait honte de sa quête.