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UN CŒUR VIRGINAL

bâtiments administratifs. M. Hervart le connaissait également.

M. des Boys, cependant, oubliait sa peinture. Il resta dehors presque toute la matinée.

Rose s’ennuyait. Elle avait compté refaire la promenade de la veille, parmi les houx, les ronces, les fougères et les digitales. Cette promenade, elle se la rêvait pour tous les jours de sa vie, croyant la retrouver éternellement pareille, aussi émouvante, aussi nouvelle.

Quoiqu’il fût content de cette diversion, M. Hervart ne pouvait s’empêcher d’éprouver quelques regrets. La main de Rose manquait à la sienne.

Ils se trouvèrent seuls, un instant, le long de la terrasse abandonnée, à l’endroit même où la crise avait commencé.

Vite, ils se prirent les mains et Rose tendit sa joue. M. Hervart, cette fois, n’essaya pas de conquérir un baiser meilleur. Ce n’était pas le moment. Peut-être n’y pensa-t-il pas. Rose fut déçue. M. Hervart s’en aperçut. Alors il porta à ses lèvres les mains de la jeune fille. Il aimait