fort légitime, était lointain encore. Nul prétendant ne menaçait. Ces dispositions, d’ailleurs, plaisaient à M. Hervart qui, amoureux depuis dix heures du matin, songeait, vers sept heures du soir, à épouser la jeune fille nerveuse et sentimentale qui avait prêté le coin de sa bouche à un baiser maladroit.
La soirée se passait régulièrement à jouer aux cartes. Dressée dès le plus jeune âge à cet exercice, Rose participait au whist avec conviction. Elle dirigeait, grondait sa mère, disputait des coups avec M. des Boys et tenait sous ses yeux doux M. Hervart fasciné.
En s’asseyant à la table de jeu, il eut aussitôt conscience de cette fascination qui, jusqu’alors, s’était exercée à son insu. Il se souvenait maintenant que, chaque fois que le sort le mettait en face de Rose, un très grand plaisir le grisait. C’était une possession, comme en éprouvent, au théâtre, certains spectateurs enivrés par la comédienne de leurs rêves. Il se rendait compte aussi que son plaisir, à peu près inconscient, devait se traduire par de fervents regards…