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UN CŒUR VIRGINAL

un ton violent. Parler de venir, c’est parler de partir !

M. Hervart ne sut rien dire. Il se tira d’affaire en redoublant encore une fois l’étreinte de ses jambes. Celles de Rose répondirent doucement.

On arrivait à la petite gare solitaire. Le train s’annonça. Un quart d’heure plus tard il était à Cherbourg.

M. des Boys annonça aussitôt son intention d’aller au musée. Il désirait contempler des chefs-d’œuvre, disait-il, et conférer une fois de plus son art personnel avec celui des maîtres. M. Hervart se récria. Ses vacances, c’était de fuir les musées. Il tenait d’ailleurs cette collection, de noms trop beaux, comme en grande partie apocryphe.

— Les catalogues du Louvre, dit-il, sont déjà trompeurs. Que doit être celui du musée de Cherbourg ?

M. des Boys haussa les épaules :

— Tu es perdu dans mon estime.

Et il affirma l’authenticité parfaite des Van