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UN CŒUR VIRGINAL

une porte se fermer, des pas précipités. Il se rangea pour laisser passer. C’était Rose. Il fit, en jouant, comme elle le lui avait permis déjà, le geste de lui barrer le chemin.

— Vous ne passerez pas, dit-il.

— Eh bien, non, je ne passerai pas.

Et elle tomba dans les bras ouverts qui se refermèrent aussitôt sur le corps de Rose, volontairement prisonnière.

— Tu m’aimes donc ? Enfin !

— Oui, je t’aime.

Rose ne se souvint jamais qu’elle était tombée ainsi dans l’escalier de la tour vers les bras de M. Hervart. Elle oublia tout entière la première aventure de son cœur abusé et de ses sens troublés. Quand le nom de M. Hervart était prononcé devant elle, cela lui rappelait de studieuses promenades à Robinvast avec ce vieil ami de son père, qui lui apprenait les anecdotes de l’entomologie.

M. des Boys, comme il se l’était promis, dévoila à sa fille ce qu’il appelait les malheurs de M. Hervart. Aussi, quand elle apprit qu’il épou-