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UN CŒUR VIRGINAL

ques lettres anodines. Elle l’appelait à lui, mais d’une voix faible, et il annonçait sa prochaine visite en termes incertains.

« Des amours qui meurent, c’est toujours triste, » pensait-il. Le poème aurait été beau, si nous nous étions dit adieu après Compiègne. Nous avons voulu y ajouter une strophe, et elle est manquée. Dommage ! Mais que va-t-elle devenir ? J’ai encore de la curiosité pour elle. »

D’autres fois, il se représentait Gratienne en ses ébats d’une si élégante lascivité, et cela l’excitait un moment. Mais l’image de M. Hervart venait bientôt se mêler à celle de l’agréable jeune femme, et le charme était rompu.

L’arrivée de Rose chassait toutes ces imaginations. Il la regardait marcher avec un grand plaisir, jouissant, sans aucune idée libertine, de la grâce de ses mouvements.

On avait déjà parlé du départ de Léonor. Rose, par un après-midi de pluie, se décida à parler.

Elle le fit très sérieusement, sans chercher à dissimuler son chagrin. Il s’en suivit, entre les