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UN CŒUR VIRGINAL

Les jours suivants, les mêmes jeux se renouvelèrent plusieurs fois, et toujours M. Hervart hésitait au moment décisif.

« D’ailleurs, se demandait-il, me laisserait-elle faire ? Je ne puis pourtant pas violer ma fiancée ? Je ne lui ai rien appris qu’elle ne connaisse. Si nous arrivions aux leçons inédites, comment prendrait-elle cela ?… »

Il continuait :

« Tristes plaisirs pour moi. J’en ai assez. Cela n’a été amusant que la première fois. »

Un soir enfin qu’ils étaient sortis seuls, ce qui n’arrivait jamais, il fut un peu plus hardi.

« Au moins la réciprocité, » se disait-il.

L’obscurité fit que Rose accueillit encore plus volontiers les caresses de son ami. Elle les attendait. Évidemment cette chose, qui avait paru si hardie à M. Hervart, lui semblait déjà toute naturelle…

« Bien plus naturelle peut-être que de me laisser toucher sa gorge ou l’envers de son épaule… »

M. Hervart osa donc demander davantage…

— Rose ! Rose !