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UN CŒUR VIRGINAL

L’étau s’ouvrit encore une fois, et la main monta.

— Rose ! Rose !

Les genoux s’écartèrent tout à fait, et la main, d’un bond, arriva au but. L’étau maintenant s’ouvrait et se fermait à coup précipités. La main eut toute licence.

Il ne se passa rien de plus. M. Hervart n’osait pas. Cependant que, fort mal à l’aise, il déplorait sa vertu, Rose le câlinait et l’appelait vilain.

« C’est curieux, pensait-il, comme elles ont naturellement le même vocabulaire. »

Il avait honte. Rien ne rend honteux comme d’avoir manqué le but, quelle qu’en soit la cause.

Il dit un peu nerveusement :

— Marchons, voulez-vous ? Faisons quelque chose.

« Je suis idiot, songeait-il, le long de la route de Couville, où il y a des rochers, des digitales et quelques bruyères, parmi les bouleaux, car enfin, c’est ma femme… »