Et puis, même quand il méprisait Gratienne, il tenait à son estime. Tout cela, cependant, s’arrangerait, pensait-il, car la situation était banale et de celles qui se dénouent nécessairement tous les jours.
« Dès que j’aurai possédé Rose, je ne penserai plus à Gratienne, cela est évident. Et puis, pourquoi rompre brutalement avec cette fille charmante ? J’entends bien ne pas la froisser. »
Au fond, ce qui continuait d’effrayer M. Hervart, c’était le mariage lui-même. Il sentait sous la douce jeune fille poindre le tyran qu’elles deviennent toutes.
« Elle m’aime, donc elle sera jalouse. Moi aussi, peut-être. Ou peut-être qu’en peu de jours elle me désobligera ? Lui plairai-je longtemps ? Elle m’aime, parce qu’elle ne connaît que moi. Je puis du moins, pendant les premiers mois, prévoir des exigences qui me seront douces, puis fatales… »
La santé de M. Hervart l’inquiétait parfois. Il se réveillait plus fatigué qu’il ne s’était cou-