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UN CŒUR VIRGINAL

tres images. Les unes étaient signées Théobald et venaient d’Autriche ; d’autres, Paul, et venaient des Pyrénées.

« Tiens, le château de Tourlaville ! »

Sans en avoir l’air, il examina attentivement l’écriture de l’adresse. Il ne la connaissait pas. La carte était signée H. Il passa. Encore un château de La Hague. Cette fois la signature était Herv.

« Ne serait-ce pas Hervart ? »

Le nom s’étalait tout entier au bas du château de Martinvast, en même temps que de « tendres baisers ».

« Ah ! c’est lui, le fonctionnaire des Beaux-Arts ? En effet. »

Cela l’ennuya un instant d’être le collaborateur, même occasionnel, de M. Hervart. Il eût préféré un inconnu. Théobald lui agréait davantage. Mais tout à coup, il songea à Rose :

« C’est curieux, se dit-il, que nous aimions les mêmes femmes en tous les genres. »

Comme Gratienne regardait par la fenêtre, il glissa dans sa poche le château de Martinvast.