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UN CŒUR VIRGINAL

cette enfant m’énerve avec son air de désirer des caresses. Et si je mettais seulement la main sur son épaule, elle me giflerait. C’est un être singulier. Toutes les femmes sont des êtres singuliers et, entre toutes, les jeunes filles… »

Essuyant sa loupe avec soin, il enjamba le ruisseau et entra dans le bois.

M. Hervart avait une quarantaine d’années. Assez grand et mince, il restait parfois un peu voûté, quand la curiosité l’avait tenu penché trop longtemps. Quoique un de ses yeux fût comme rétréci par l’usage du microscope, il avait le regard vif et net. Son visage clair, à la barbe blonde taillée en pointe, était agréable, sans attirer l’attention ; et, s’il l’avait attirée, il ne la fixait pas.

Conservateur de la sculpture grecque, au musée du Louvre, il s’intéressait fort peu à la froide beauté des marbres et, moins encore, à l’archéologie. Il aimait la vie et partageait ses jours entre les femmes et les bêtes. Les mœurs des insectes le passionnaient. On le voyait sou-