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UN CŒUR VIRGINAL

sant, verse quelques douces larmes « que lui inspire le souvenir ». Hé ! Je me raille, donc je ne suis pas si démoli qu’on le dirait. Pas si prisonnier, non plus… »

— Allez voir mon père, dit Rose, en laissant un couplet à moitié chemin. J’irai vous rejoindre.

Et elle reprit sa musique.

« De plus en plus conjugal, car je vais obéir, après avoir été, naturellement, l’embrasser dans le cou. Chère petite, elle s’attend à la surprise, elle en frissonne déjà. »

Tout se passa comme l’avait prédit M. Hervart, mais il y eut quelque chose de plus. Rose se retourna et dit, après avoir tendu ses lèvres :

— Allez, mon chéri, et surtout admirez beaucoup sa peinture, encore plus aujourd’hui qu’hier.

— Oui, mon amour.

« Que c’est charmant ! se disait-il, en frappant à la porte de l’atelier. Délicieuses complicités familiales ! Vais-je pouvoir jouer longtemps ce rôle ? Si je déclarais mes intentions à mon véné-