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UN CŒUR VIRGINAL

foncer seuls dans ce bois, où il avait éprouvé depuis quelques jours de si agréables sensations. Mme des Boys l’emmena dans le jardin.

— Mon cher ami, je voudrais vous demander un renseignement. D’abord, est-ce sérieux la profession d’architecte ?

— Très sérieux, dit M. Hervart.

— On y gagne vraiment beaucoup d’argent ?

— Lanfranc, que j’ai connu gueux, est peut-être aujourd’hui plus riche que vous, et Léonor ira plus loin encore, sans doute, car il semble intelligent et instruit dans son métier.

— Vous ne parlez pas par amitié, par camaraderie ?

— Moi, nullement. Au contraire, car, à vous dire vrai, je ne les aime guère, ni l’un ni l’autre.

— Ils sont pourtant fort honorables et de bonne compagnie.

— Sans doute, surtout Lanfranc.

— N’est-ce pas qu’il est amusant ? Son neveu est plus sévère, mais j’aime mieux cela.

— Moi aussi.

— Je suis content de vous voir de mon avis.