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UN CŒUR VIRGINAL

tement, avec une tendresse où il y avait beaucoup de science, il aspirait son âme, son haleine et aussi un peu de salive.

Quand il releva la tête, à bout de respiration, il était confus :

« J’ai donné un baiser d’amant et on me demandait un baiser d’amoureux. Que va-t-elle penser de moi ? »

Rose inspectait déjà la table rustique. Quand M. Hervart la rejoignit, elle l’accueillit avec un sourire très doux.

« C’est donc cela qu’elle désirait ? » se demanda M. Hervart.

— Rose, dit-il tout haut, je vous aime, je vous aime !

— Je l’espère bien, répondit-elle.

— Oh ! que je voudrais être seul avec vous, en ce moment !

— Pas moi ! J’aurais peur.

Cette réponse fit longuement réfléchir M. Hervart :

« En saurait-elle aussi long que cela ? Est-ce une invitation ? »