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XXIX.— PANTOMIME


« Il paraît que l’opéra était fini. »

E. et J. DE GONCOURT.

Idées et Sensations.


Entragues, esprit déductif, aimait à se retrouver à savoir où il en était. Rappeler le passé, le confronter avec le présent, déterminer la résultante des deux termes, l’avenir, il appelait cela : vivre. Rien, en effet, mieux que ces opérations analytiques, ne clarifie la conscience. Quel philtre ! On voit nettement l’état de son âme. C’est une jouissance égoïste, mais salubre comme d’ouvrir sa fenêtre, le matin, au réveil.

Il voyait des jardins froids, des arbres dépouillés de leurs illusions : pouvait-il, d’un regard, réchauffer la terre, et vêtir les arbres ?

Non, seulement il acquérait la certitude de son impuissance, immense acquisition.

D’un regard ? Il y a certainement une certaine façon de regarder les choses qui les fait trembler comme des conquêtes sous l’œil du vainqueur. Le livre de l’universelle magie doit enseigner cela. Satan le sait. Mais Faust est en enfer. Ce dénouement fut d’un bon exemple : nous ne nous y laisserons plus