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XXIV.— LA COULEUR DU MARIAGE


« Le mari dotal doit à sa femme trois nuits par mois. » Lois attiques, liv. VIe, titre 1er, art. 14.


« Bon, se dit Entragues, en entendant sonner la sonnette, c’est l’ange russe… Ah ! j’ai rédigé un beau blasphème ! « …dans ses bras. » Voilà. Et dire que, faute de comprendre, on me taxera d’impiété, moi qui fais du bréviaire romain ma quotidienne lecture, non moins qu’un clerc et pour qui le nom de Voltaire est un mot infamant. »

— Mon cher Moscowitch, je vous fais attendre, c’est que je finissais une phrase et que cette phrase clôt un chapitre.

L’ange russe assista au déjeuner d’Entragues, en buvant du thé. Il parlait peu, semblait se réserver.

— Vous avez, demanda Entragues, vos manuscrits, vos plans, vos théories ?

— Ma théorie, dit Moscowitch, c’est de faire du théâtre une école de pitié.

— Les orphelines, les bâtards, les enfants trouvés, les veuves, les condamnés à mort, les serfs du capital, les filles mères, les invalides du travail, les vagabonds et les victimes du devoir. Eh bien, en les