parfois se venge d’être morte. »
ANONYME.
Au coin du feu, dans la chambre attiédie, ils causaient très émus, car c’était l’heure où d’un tacite accord, leurs lèvres closes allaient ouvrir la porte aux âmes prisonnières.
Depuis deux mois Sidoine faisait la cour à Coquerette. Il ne lui parlait pas de la terre ou du ciel, ni de la destinée charmante des amants qui s’attachent des ailes et s’envolent, dans la pourpre estivale des soirs, vers les cimes lumineuses ; il lui parlait des robes nouvelles et des courses d’Auteuil, de l’Opéra, du Salon, de la rue, de l’hippique, du bois de Boulogne, et de la Revue des Deux-Mondes : elle le comprenait et lui trouvait de l’esprit.
Sidoine s’amusait à l’aimer en passant. Ayant beaucoup souffert durant toute une année, il sentait le besoin de se distraire un peu, de jouer à la paume avec un cœur léger, et de baiser en souriant, une toison blonde et deux yeux bleus.
Coquerette aussi s’amusait. Elle avait un mari, aimable mais bourgeois, membre d’un cercle de second ordre et de plusieurs conseils de surveillance. Il touchait