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très banale : Qui veut faire pleurer doit pleurer le premier.

— « Il y a des rebelles et l’esprit de contradiction fait de grands ravages dans les âmes orgueilleuses.

— « J’avoue un peu d’orgueil, sans cela, pas de dignité, mais suis-je spécialement atteinte par l’esprit de contradiction ? je ne le pense pas. S’il vous était donné de pénétrer en l’intimité de moi vous verriez au contraire, une âme malléable à l’infini, une âme sans forme précise et qui attend, pain de glaise, le modeleur divin, une âme de femme enfin. Mais les hommes jugent les femmes comme des hommes inférieurs ; de même qu’en général les hommes, pour les femmes, sont d’autres femmes armées d’une supérieure puissance. Ce sont, au vrai, deux sortes d’êtres aussi différents qu’un chien et qu’un chat et c’est encore leur destinée misérable de ne pas s’entendre mieux qu’un chien et un chat. Fatalité désolante, car ils n’existent que l’un par l’autre. Peut-être ne sont-ils vraiment des êtres complets qu’au moment fugitif où ils se joignent ? Mais cela devrait être l’œuvre de la civilisation et de l’intelligence de perpétuer ce moment par des liens spirituels, de forts et souples liens dont les jonctions physiques seraient les nœuds consolidatoires. Non, il n’y a rien de plus que le désir actuel et quand il a fui, inassouvi, et qu’on est bien élevé, on fait de l’ironie.

— « C’est une consolation, répliqua Hubert, mais je me la suis refusée, je n’eus jamais assez de présence d’esprit pour jongler avec mon chagrin et m’étourdir en suivant de l’œil le jeu des balles de verre. Peut-être