Page:Gourmont - Promenades philosophiques, sér1, 1913.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

présente forme ces deux mots qui se prononcent l’un pèier et l’autre abéi.


VOYELLES SIMPLES ET COMPOSÉES

3. A. — Jusqu’ici la Commission n’a fait que préluder. La véritable partition commence ici et tout d’un coup s’annonce par un coup de tonnerre. « Le son a, dit-elle, n’est guère noté d’une façon irrégulière que dans femme. » Si la Commission passait résignée à une exception unique et qui porte sur un des mots de la langue les plus souvent prononcés, il n’y aurait pas de coup de tonnerre. Le voici ; désormais, on écrira : fame.

La discussion, si elle était possible, ne serait pas d’ordre linguistique. Elle emprunterait ses éléments soit à la comédie, soit à la physiologie. On invoquerait les Fames savantes, ou bien l’on ferait intervenir tout ce qui se lève dans le cœur d’un homme de souvenirs, de désirs, de larmes, de joies, de rires, d’appétits ou de tressaillements au seul aspect des syllabes que l’on veut défigurer. Il faudrait peut-être prendre l’un de ces partis, ou faire ce que la Commission, oubliant la décence, n’a pas fait : passer. Mais quelques remarques directes sont nécessaires.