But the whole boundless continent is yours.
(Le continent sans borne est à vous tout entier.)
Mais est-il si rare, ce vers qui, d’ailleurs, part d’un pied boiteux ? Les Américains le croient, parce qu’il a prédit leur fortune.
Le troisième, Joel Barlow, a écrit un de ces longs poèmes épiques dont l’Amérique s’est plus d’une fois rendue coupable, la Colombiade. Le titre dit le sujet. D’après M. Edwin P. Whipple, critique spirituel mais chauvin, jamais personne, quel que fût son courage, n’en a pu lire cent vers de suite, et quand M. Whipple sourit d’un de ses compatriotes, les autres peuvent rire. Le nom de Barlow a pourtant surnagé, grâce à un autre petit poème qui rappelle par le ton et le sujet la Gastronomie de Berchoux. Le Hasty Pudding est une agréable production culinaire ; les cuisinières peuvent y chercher la recette du plus fin pudding au lait, les gourmets l’art de manger selon les règles ce mets national, et les amateurs de la versification classique des vers qui ne dépareraient pas The Rape of the lock, la Secchia rapila ou le Lutrin.
C’est encore sur le mode léger que chanta John Trumbull, le premier des poètes américains dont la politique fit la réputation. Son premier poème, The progresse of Dulness, contient des passages de bonne et franche satire, mais sa popularité date de M’Fingal. Ridiculiser