véracité qui en augmentent singulièrement le prix, pour un curieux d’originalités.
Aux États-Unis, surtout en Angleterre, Bret Harte est, pour le gros public, l’auteur de That heathen Chinese ; et pourtant il a tout fait, depuis, pour se dépouiller de ce penchant à la plaisanterie qui l’avait fait verser dans le Mark Twain.
Dès 1869, il indique clairement, non sans orgueil, le rôle qu’il prétend jouer dans la littérature américaine :
« Je n’ai point d’autre but que celui-ci : compléter le tableau d’une période dont l’histoire californienne a conservé les incidents en oubliant les acteurs : période cependant toute pleine d’une sorte de poésie héroïque digne de la Grèce, poésie dont nul peut-être ne fut moins conscient que les héros eux-mêmes. Je serais très content d’avoir du moins recueilli des matériaux pour une Iliade qui n’a pas encore été chantée. »
S’il ne la chante pas, et il n’a pas le génie épique, — nul ne le fera ; mais les fragments qu’il a notés nous suffisent. Fragments, car les morceaux qui composent les Récits californiens sont la plupart assez courts ; et les plus courts, en général, sont les meilleurs, d’une plastique plus ramassée, d’une vie plus condensée. Comme tous ceux qui réussissent très bien la nouvelle, l’esquisse, M. Bret Harte perd la plupart