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eut du talent, l’a si bien galvaudé à des entreprises du genre de la Bête humaine et du Rêve que l’annonce actuelle de tel de ses livres nouveaux nous laisse aussi indifférents que les réclames des poêliers et des droguistes.

Il nous suffit d’ailleurs qu’à la suite de maîtres toujours dignes, quelques jeunes écrivains, bien décidés à ne jamais forfaire, publient de temps à autre un livre dont l’art, qui en est le moyen, est aussi le but : Le Vierge, d’Alfred Vallette, est de ceux-là.

On était accoutumé, dans un cercle, à dénommer ce volume, avant son apparition, « Monsieur Babylas », et il me coûte (moins qu’à l’auteur, sans doute), d’avoir à employer une appellation différente et fausse, — sans être inexacte. Il faut, en de certaines circonstances, capituler avec les éditeurs, il serait parfois périlleux de leur répondre par un Sit ut est, aut non sit, — mais ces raisons majeures ne peuvent m’empêcher de regretter le premier titre. Non que Le Vierge soit spécialement mauvais, mais ces syllabes induisent en erreur sur le but du romancier, qui n’a voulu ni donner un pendant à la vie de Stanislas Kostka, ni exciter les imaginations.

C’est une étude très simple, très dense et d’un bon naturalisme de la petite vie de province,