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Cet art dut être engageant, aujourd’hui il est suranné.

Leur littérature apparaît plus sérieuse, encore qu’elle ait son tour mondain, pour but de plaire autant que de convaincre.

Son époque est le grand siècle, son terrain la querelle avec le jansénisme. Un parti met en avant Pascal, se sent pour allié tout le cercle où règne Boileau : les adversaires ont le P. Bouhours. En somme, et si l’on excepte Bourdaloue, qui n’est pas tellement loin de Bossuet, Bouhours représente à peu près tout ce que l’on peut appeler la littérature des jésuites. Il est polémiste, lance contre Port-Royal des pamphlets assez persifleurs. Il est grammairien, continue Vaugelas d’un ton plus dégagé. Il est critique, raisonne sur la manière de penser et délimite les bornes du bel esprit. Il est universel, assez libre et assez sagace pour esquisser une théorie des milieux qui sentirait presque son M. Taine.

On se représente mal, de prime abord, un jésuite homme de lettres. Il faut s’abstraire de nos habitudes, rendre au mot la signification qu’il pouvait avoir au temps de Pascal. Après tout, est homme de lettres celui qui est prêt à écrire sur tout sujet donné, qui n’est jamais au dépouvu, que nul genre ne trouve à court ; Voltaire fut cela par excellence ; Bouhours aussi, en des proportions différentes et moindres.