abonné lui demanda son avis sur l’influence du phosphore dans l’organisme ; il répondit :
Oui, Agassiz recommande aux auteurs de manger du poisson, parce que le phosphore qu’il contient fait de la cervelle. C’est exact. Mais je ne puis vous indiquer la dose nécessaire, du moins avec certitude. Cependant, je crois, d’après vos renseignements, qu’une couple de baleines vous suffira pour le présent. Non des plus grosses ; de bonnes baleines moyennes.
Pour grossi qu’est le ridicule, la satire porte, car il y a certainement plus d’un matérialiste ignorant qui s’imagine que le génie se fabrique avec du phosphore. Je crois bien que c’est Maleschott, un des siens, du moins, qui recommande avec un sérieux parfait et pour le même usage la purée de pois verts, lesquels sont, paraît-il, extraordinairement phosphorés. Mark Twain tombe rarement aussi juste, mais il a des traits fort amusants, çà et là, dans ses divers recueils humoristiques. La célèbre grenouille sauteuse commença sa réputation ; c’est un court récit, non sans pittoresque, où le bouffon se mêle au sentimental. D’autres contes suivirent, du même genre, moins réussis, puis il donna la narration humoristique de ses voyages en Europe, toujours suivi par la vogue. Quand il s’est avisé d’appliquer sa méthode au roman historique, dans Le Prince et le Pauvre, le résultat a été si médiocre que ses fidèles mêmes ont douté de lui. Plus