SUR LES GONCOURT
On s’est beaucoup occupé des Goncourt ces temps derniers. Ils prêtent à la conférence : ils l’ont subie. Ils semblaient prêter beaucoup moins à la thèse sorbonique ; ils ont été matière philologique. Enfin l’existence même de l’académie Goncourt fait qu’il ne s’écoule jamais une fin d’année sans que leur nom ne revienne avec insistance dans les nouvelles et dans les controverses littéraires. Ils sont de ceux dont il est devenu banal et dont il est toujours décent de parler. Si la gloire de domination littéraire qu’ils avaient rêvée a, malgré tout, suivi une courbe descendante, elle se maintient encore dans la région lumineuse, et on pourrait même nier leur génie sans qu’ils en subissent aucun dommage. Certes, ce n’est pas dans cette intention que j’entreprends de faire encore une fois le tour de leur jardin ; c’est plutôt pour préciser l’état présent de mes sentiments à leur égard. J’ai déjà cité bien des fois le mot de l’abbé de Saint-Pierre (l’inventeur du pacifisme) qui devrait être la devise de