limbes et les autres en sortir au hasard des destinées : Mendès, Coppée, Verlaine, Mallarmé, Dierx, bien d’autres.
De tous ces poètes du Parnasse aucun ne fut populaire ni même connu du public en tant que parnassien, c’est-à-dire impassible et impeccable. C’est qu’ils avaient tous, en ces années, et jusqu’à Coppée, et jusqu’à Verlaine, une attitude de peintres décorateurs. Ils décrivaient la vie, surtout en ses parties éclatantes ou pittoresques, ils dédaignaient d’y participer autrement que par des allusions très hautaines. En haine des lamartiniens et des fils de Musset, qui en avaient bien abusé, il faut le reconnaître, ils refusaient au poète la permission de mêler le sentiment à la poésie, ce qui semble bien froisser le sens commun, car c’est à cela même que la poésie peut et doit servir, à donner quelque noblesse à l’expression des sentiments, et rien de plus. Quand la poésie néglige le sentiment, dont est tissé presque toute la vie humaine, elle n’a que deux sources d’où faire jaillir son lyrisme : la légende et la description. C’est très vaste assurément, mais peu émouvant, et la poésie qui n’émeut pas est bien près de n’être rien. Il y a un tableau de Poussin représentant une forêt luxuriante et violente qui semble étreindre et dévorer l’espace, et au milieu de cette forêt, on aperçoit un petit lac, et sur ses bords deux petits être nus, à peine visibles tellement ils