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la représentent. En ce même article du Scapin, intitulé « Les Symbolistes », Alfred Vallette fait très bien remarquer, dès 1886, que l’école symboliste « a toujours marché de conserve avec la dernière venue : l’école naturaliste ». Elles avaient au fond, peut-être à l’insu de leurs tenants, mêmes principes, et l’on est moins étonné, après cela, de voir Huysmans tenir en pareille estime, et pour les mêmes motifs d’art, le Zola de la belle époque et Stéphane Mallarmé, d’ailleurs strictement contemporains. Lui-même, dans A Rebours, dans En Rade, unit les deux tendances, telles qu’on les retrouvera encore dans la poésiede Verhaeren. En 1889, on doutait de la prépondérance du symbolisme.

Au courant du mois de décembre de cette année-là, un de mes amis de la Bibliothèque nationale, Louis Denise, qui voulut oublier la poésie par amour pour les oiseaux, me demanda sans guère de préambule si je ne voulais pas m’associer à quelques jeunes gens qui fondaient une petite revue douée de ce titre archaïque le Mercure de France. J’acquiesçai, cependant qu’il me racontait comment leur petit groupe, ayant découvert les capacités administratives d’Alfred Valette, avait décidé de se mettre sous sa direction « C’est, me disait-il à peu près, un esprit solide, sans envolées lyriques, mais à la vision nette, et qui sait mesurer les choses et les