Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/377

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

merie, a cru mettre adjectif et il a mis adverbe, parce qu’il avait dans l’oreille adverse.

Dans les cas où il ne s’agit plus de coquilles, ni d’erreurs matérielles, les critiques de M. Clairin sont quelquefois fausses et presque toujours justes.

« On appelle caractéristique, dit l’Académie, la lettre qui se conserve dans les dérivés d’un mot, comme le p dans les dérivés de corps. » Là-dessus M. Clairin propose cet « exercice » : « Retrouver le p caractéristique dans corsage, corset, corser, dérivés de corps. » La critique est fausse, parce que les mots qu’il cite ne sont pas dérivés de la forme moderne corps, mais de la forme ancienne cors. Mais elle est juste parce que la forme corps n’a donné en français aucun dérivé. Tous les mots tels que corporel, corporation, corpuscule, etc. viennent directement du latin.

Où M. Clairin est tout à fait dans son tort, c’est à propos de l’article suivant :

« Chrysalide. — État d’un insecte qui s’est renfermé dans une coque, où il est sous forme d’une espèce de fève. »

La définition n’est guère scientifique, mais la critique qu’en fait M. Clairin, et que voici, l’est moins encore : « Montrer, dit-il, la ressemblance qui existe entre une chenille et une fève. »

La chenille n’est pas une chrysalide, mais bien