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LE DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE


Pour se venger de l’Académie qui ne veut réformer ni la syntaxe, ni l’orthographe de la langue française, M. P. Clairin, qui fit partie d’une des Commissions nommées à cette fin par divers ministres, s’est amusé à relever les bévues, les obscurités, les contradictions ou les inadvertances que l’on trouve dans le Dictionnaire publié par la compagnie.

Il l’a fait sous une forme assez spirituelle en proposant ces erreurs comme des règles, en donnant pour devoirs à d’imaginaires élèves le soin de justifier des incohérences évidentes. Sans doute, il est fâcheux que l’Académie ne fasse pas mieux surveiller les épreuves de son Dictionnaire ; mais quel est l’ouvrage en plusieurs tomes in-4, plein d’exemples, de citations, de distinctions, de définitions, où l’on ne relèverait quelques centaines de fautes ?

On sait que, lorsque l’Académie révise son dictionnaire, elle désigne un spécialiste pour lui préparer la besogne, ensuite, pour assurer la rédac-