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DESSINS DE HOLBEIN


Cette édition nouvelle de l’Éloge de la folie[1], d’Érasme, offre le plus heureux assemblage de l’érudition et de l’art ; les quatre-vingts petites compositions de Hans Holbein sont fidèlement reproduites d’après les originaux dessinés à la plume sur les marges du Froben de 1514 conservé à la Bibliothèque de Bâle ; le texte est d’une remarquable correction et commenté discrètement par des notes précises. Tout d’abord, on se laisse séduire par les Holbein, par ces bonshommes qui, après bientôt quatre siècles, parlent et gesticulent aussi clairement que le premier jour. Cet art d’illustrer, c’est-à-dire d’expliquer un livre par des images, est arrivé à la perfection du premier coup, comme l’imprimerie elle même ; il est même antérieur à Gutenberg, et déjà très remarquable dans

  1. Μωριας Εγκωμιον. Stultitiae Laus. Des. Erasmi. Rot. Declamatio. Recognivit et adnotavit. I. B. Kan. Erasm. Gymn. Rect. Emer. Insertae tant figurae holbeinianae Hagae-Com., apud Martinum Nijhoff, cicicicccxcviii.