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consacré à Tristan. Voué tout entier à l’étude de notre veille poésie et des littératures populaires, il m’est infiniment précieux d’être jugé avec tant de bienveillance par un critique si expert aux choses de la Romania et du folk-lore. De plus, si mon petit livre a la bonne fortune d’une réimpression, je vous devrai, pour l’épisode de Tristan Fou, un remaniement nécessaire. J’y songerai plus avant, l’heure venue. Pour l’instant, il ne me semble pas qu’il doive être exactement celui que vous me suggérez et je prends la liberté de vous soumettre mes doutes.

« Pour aucun chapitre du livre je ne me suis plus étroitement restreint à l’office de traducteur. Je n’ai eu (sauf quelques contaminations de détail) qu’à translater pieusement un petit poème publié au tome premier de l’édition F. Michel, et qui se termine, en effet, par ces jolis vers :

Entre Tristan soz la cortine ;
Entre ses braz tient la reine,

« Je l’ai préféré, pour sa plus grande beauté, à l’autre Folie Tristan, publiée au t. II de l’édition Michel, qui est celle dont vous transcrivez quelques vers. Or, dans le poème que j’ai suivi, la reconnaissance s’opère bien par l’anneau. La voix prouve plus, dites-vous. Il est bien vrai, mais comme Yseut