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Ses bras entur sua col jetat,
Le vis et les oilz li baisat.

Tristan fait apporter de l’eau par la fidèle Brengien,

De l’ewe, bèle, me baillez ;
Lavrai inun vis ki est sullez.

Voilà Iseut tout à fait rassurée ; et telle joie elle a de son ami qu’elle ne sait tenir en place,

Nel lerat anuil mes partir.

M. Bédier continue (on entend sonner sous sa prose le vieux français) : « Il entre avec elle sous la courtine. Entre ses bras il tient la reine. »

§

Cette critique touchant la reconnaissance par l’anneau m’a valu une heureuse réplique. J’eusse préféré la voix, meilleur témoin. Mais la version suivie par M. Bédier est impérative. C’est l’anneau qui détermine la reconnaissance d’Iseut. Est-ce logique ? M. Bédier le croit et il donne à l’appui de fort bonnes raisons. Je crois devoir les transcrire, me faisant scrupule de garder pour moi seul cette excellente page de critique.

« Paris, 52, avenue Bosquet.
« 17 janvier 1901.
« Monsieur,

« Je viens de lire le charmant article par vous