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III

XVII SIÈCLE


THÉOPHILE, POÈTE ROMANTIQUE


« Depuis ce temps-là, écrivait Sorel, dans sa Bibliothèque française, en 1664, nos premiers poètes furent Théophile et Saint-Amant. » Depuis ce temps-là, c’est-à-dire depuis Malherbe et son école, jusqu’au renouveau de 1660, Théophile est en effet, avec Saint-Amant, délaissé un peu plus vite, avec Tristan Lhermite et Guillaume Colletet, connus seulement dans un cercle, à peu près le seul poète. Sa vogue dura environ soixante ans, et, pendant ce large demi-siècle, ses poésies furent réimprimées, chaque année à peu près, soit à Paris, soit à Rouen, Lyon ou Bordeaux. C’était plus que la vogue, c’était la gloire ; sans Boileau,